Le Bulletin de Santé Publique prend son envol dans l’espace Africain francophone
Le Bulletin de Santé Publique (BSP) est un canal de dissémination d’informations de santé publique à jour, objectives, fiables, utiles, exactes. Au vu de son importance pour l’amélioration de la santé des populations et la prise de décisions, plusieurs pays d’Afrique francophone développent leur BSP avec l’appui de leur gouvernement, du Centre for Diseases Control (CDC) et de partenaires. C’est le cas du Burkina Faso, du Mali, de la République Démocratique du Congo (RDC) et de la Côte d’Ivoire. Les équipes BSP de ces différents pays se sont retrouvées à Abidjan en Côte d’Ivoire du 19 au 23 août 2024 pour participer à l’atelier d’évaluation des performances du BSP de Côte d’Ivoire, apprendre de l’expérience ivoirienne et partager succès, défis et recommandations. Cet atelier a vu la participation d’une délégation venue du CDC Atlanta, du CDC Fondation, du Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire (CSRS), de la Direction de l’Information Sanitaire de Côte d’Ivoire (DIS), de la Fédération Nationale des Organisations de Santé de Côte d’Ivoire (FENOS-CI) et de l’Institut National de Formation des Agents de Santé (INFAS).
Une empreinte gouvernementale et institutionnelle forte
Le Ministre de la santé de Côte d’Ivoire, Pierre Dimba était représenté à la cérémonie d’ouverture de l’atelier d’évaluation des performances du BSP de Côte d’Ivoire par son conseiller technique, Emmanuel Tani. Dans son discours d’ouverture, il a rappelé qu’« en février 2023, le ministre de la Santé, Pierre Dimba, a officialisé la création du bulletin et préside son conseil consultatif. » Pour lui, « le bulletin renforce la confiance des populations pour qu’elles s’approprient leur santé et leur éducation sanitaire et les encourage à adopter des comportements responsables. » Logé dans les Instituts Nationaux de Santé Publique (INSP) des différents pays, le BSP bénéficie d’un appui institutionnel et gouvernemental fort. À titre d’exemple, la Côte d’Ivoire et le Burkina bénéficie d’un arrêté ministériel portant création, organisation et fonctionnement de leurs différents BSP. Aussi, le BSP du Burkina Faso est disponible sur le site web du Ministère de la santé Burkinabé.
Des progrès remarquables
Si les équipes BSP du Mali, du Burkina Faso et de la RDC se sont rendus en Côte d’Ivoire, c’est parce que la Côte d’Ivoire a fait des progrès importants dans la mise en œuvre et le développement de son BSP.
« Nous sommes très fiers des progrès réalisés par la Côte d’Ivoire en seulement deux années d’existence de son BSP. La Côte d’Ivoire joue un rôle de modèle qu’elle doit poursuivre tout en soutenant les pays de l’Afrique francophone. », Vandi Heny, Chef de projet au CDC Atlanta.
De septembre 2022 à juin 2024, la Côte d’Ivoire a produit six numéros de son BSP et un numéro spécial. En termes de promotion, la Côte d’Ivoire ne manque pas d’ingéniosité pour faire connaitre le BSP à sa population et susciter l’adhésion des décideurs, des institutions, des chercheurs, des professionnels et étudiants en santé afin qu’ils contribuent à l’accessibilité de l’information sanitaire à travers le BSP. Le Burkina Faso quant à lui, a produit deux numéros et acquis un numéro International Standard Serial Number (ISSN) (en français, Numéro international standardisé des publications en série). En mars 2024, le Mali a manifesté l’intérêt d’avoir un BSP suite à une réunion avec le CDC. Depuis lors, le pays s’active pour le lancement de son BSP en travaillant sur les aspects de formation, de gouvernance et de procédure. Une équipe BSP Mali a été constituée. C’est fort de ces expériences et de l’expertise des membres de son équipe que la RDC avance dans le processus de mise en œuvre et de production régulière de son BSP.
Des défis communs
Même si les pays ont des niveaux d’avancée différents, ils ont en commun un certain nombre de défis. La question « comment assurer la production régulière du BSP ? » résume bien ces défis. Elle soulève les aspects liés au financement, au renforcement de capacités, à la collecte et à l’analyse des données ainsi qu’à la promotion.